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Albi. Il aurait diffamé la police : l\’avocat Philippe Pressecq visé par une plainte

LA DEPECHE DU MIDI
Publié le 20/07/2013 à 03:48, Mis à jour le 20/07/2013 à 08:21 | 12

Il se dit «éberlué», «stupéfait d’avoir appris par la presse» alors que lui «n’est au courant de rien» qu’il avait fait l’objet d’une plainte pour diffamation, déposée le 14 juin par la préfète du Tarn au nom du ministère de l’Intérieur. L’Etat reproche à Me Philippe Pressecq, avocat au barreau d’Albi, d’avoir écrit sur son blog des propos diffamatoires à l’encontre de fonctionnaires de la brigade anticriminalité d’Albi. Le 28 mars dernier, devant le tribunal correctionnel d’Albi, Me Pressecq défendait un ressortissant algérien de 31 ans, jugé pour violences aggravées en récidive sur un policier (une affaire remontant au 26 janvier 2012) et menaces de mort proférées à l’encontre de quatre fonctionnaires de la BAC, à l’occasion d’un contrôle routier organisé le 17 février 2013.

Le prévenu, condamné à 1 an de prison ferme, avait tout nié en bloc, expliquant, vidéo d’un témoin à l’appui, que s’il avait résisté à son interpellation c’est qu’il avait cru à un enlevement, les policiers de la BAC n’ayant pas mis le brassard police ni utilisé le gyrophare contrairement à ce qu’ils avaient déclaré. Le mis en cause, accusé d’avoir sorti un couteau avec lequel il avait blessé un policier à un pouce, avait lui aussi déposé plainte pour violences policières, déclenchant une enquête de l’IGPN qui blanchira finalement les fonctionnaires.

Sur son blog, l’avocat albigeois parle de «pantalonnade» et de «machination», estimant que dans la procédure «les policiers avaient menti comme des arracheurs de dent».

«Le soir même de l’audience, je suis tombé là-dessus sur internet. Ce sont des propos inacceptables. En tant que syndicat, j’ai alerté mon administration», indique Patrick Batigne, secrétaire départemental d’Alliance police nationale, qui est donc à l’origine de cette plainte.

Me Pressecq conteste cette plainte autant sur la forme que sur le fond. «La règle, quand un avocat est poursuivi en justice, c’est d’en informer le bâtonnier et là, il ne l’a pas été. Et puis, quand il y a une diffamation, celait fait l’objet d’une citation directe en correctionnelle. Je n’ai jamais vu une diffamation où on procède avec une plainte. D’après ce qu’on m’a dit, la procureur a été saisi et a confié l’enquête à la gendarmerie (1), mais personne ne m’a encore convoqué. Sur le fond, je ne comprends pas ce qu’on me reproche. Je tiens ce blog depuis des années. Je ne suis pas romancier, je suis avocat. Je raconte ce que je suis et je donne mon avis qui est certes un avis tranché.»

Quant à l’affaire à l’origine de cette plainte, elle devait être rejugée jeudi à la Cour d’appel de Toulouse. Sauf que la veille, Me Pressecq avait informé la Cour que son client se désistait de son appel… ce que l’intéressé a confirmé à la barre, en présence des quatre policiers de la BAC et du secrétaire d’Alliance qui n’ont pas l’intention d’en rester là. «Mes collègues ont été traînés dans la boue. Ils n’excluent pas une plainte pour dénonciation calomnieuse», indique Patrick Batigne.

 

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