Jeudi dernier je défendais une petite jeune fille qui s\’était un peu énervée alors qu\’elle subissait un contrôle routier que les quatre policiers présents sur les lieux faisaient manifestement trainer en longueur jusqu\’a la pousser à bout après avoir découvert que le contrôle technique du véhicule n\’avait pas été effectué, infraction que vous serez d\’accord avec moi pour estimer gravissime !!
Bref j\’ai plaidé cela (cf La Dépêche du Midi) :
Albi. Elle accuse les policiers d\’avoir inventé les insultes
Badra K. 24 ans, jeune mère de deux enfants, ne se démonte pas à la barre.
Poursuivie jeudi pour des outrages envers quatre policiers du commissariat lors d\’un contrôle de la route le 5 octobre 2011, elle affirme à la barre ne les avoir jamais insultés. Les quatre policiers, qui se sont constitués partie civile, ont été entendus séparément lors de l\’enquête et les mêmes injures reviennent invariablement : « bande de gigolos, bande de fils de p…, moi, j\’en… la loi, tu veux ma photo connard, etc. »
« Hormis tout sexisme, je suis étonnée de voir de tels propos tenus par une jeune femme », s\’exclame la présidente Brigitte Schildknecht.
«C\’est pas vrai, je ne les ai pas insultés. Ils ont tout fait pour envenimer la situation. Ils se sont acharnés contre moi, je me suis énervée contre un seul mais je n\’ai jamais dit ça… », assure Badra, pas impressionnée du tout. Derrière, au deuxième rang, les quatre policiers outragés. L\’un d\’entre eux viendra confirmer à la barre le long chapelet d\’insultes proférées lors du contrôle routier, boulevard Maréchal-Lannes. La Clio de Badra présentait un défaut de contrôle technique et elle se serait emportée lorsque le policier lui a dit qu\’elle devrait payer une amende de 90 €.
Traumatisée par les policiers
Une autre patrouille a été appelée en renfort pour conduire la conductrice excitée au poste avec son bébé de 6 mois et sa fille de 4 ans.
« D\’ailleurs, ajoute Badra comme pour enfoncer le clou, ma fille est traumatisée chaque fois qu\’elle aperçoit un policier. »
« Que s\’est-il passé ? Osons le dire, pour moi, dans cette affaire, les torts sont partagés. La plupart du temps, on demande à la personne de se mettre en règle et de se représenter au commissariat avec les papiers. Au lieu de ça, deux voitures de police, 90 € d\’amende, une garde à vue. Ce dossier, c\’est aussi ça. C\’est un policier qui a été outragé, pas l\’armada qui demande réparation. On va bientôt faire venir tout le commissariat !» lance Me Philippe Pressecq.
Le tribunal a préféré donner du crédit aux dépositions des policiers.
Badra a été condamnée 30 jours-amendes à 5 €, 250€ de dommages et intérêts pour chaque policier insulté et 250 € pour les frais de justice\ »
Pas l\’affaire du siècle non plus me direz-vous ! ?
Sauf qu\’en quittant mon Etude le même soir, je ne vois pas un trou creusé sur la route dans le cadre de travaux de voirie et plante ma voiture dedans … juste au moment où les quatre flics sortent du Tribunal et assistent ainsi, hilares, à ma déconvenue.
L\’un d\’eux va lâcher ironiquement \ »c\’est ballot\ » et ils repartent superbement dans leur bagnole de service en me laissant immobilisé au milieu de la chaussée, bloquant la circulation (alors que mon ami Julien et un de ses chauffeurs, venu à la rescousse réussiront à me tirer de là à deux)…
Messieurs les Policiers vous auriez été bien inspirés de mieux écouter ma plaidoirie alors rien que pour vous, je redonne la définition d\’un gardien de la paix : \ »Agent d\’autorité, il porte aide et assistance aux personnes, prévient les actes de delinquance et poursuit les malfaiteurs. Son travail s\’effectue dans des services d\’enquête, de renseignement, d\’unités d\’intervention ou de maintien de l\’ordre\ »…
Comment dire … quelqu’un qui, au lieu de créer des problèmes, aide à les résoudre …